Annoncé depuis plusieurs mois, le remaniement ministériel a ramené le gouvernement à une politique de droite dure. Avec l’éviction de Bernard Kouchner, Jean-Marie Bockel, Fadela Amara ou encore Rama Yade, Nicolas Sarkozy se recentre sur les fondamentaux qui l’ont fait élire en 2007 et se sépare des voix dissonantes. Même Eric Woerth qui bénéficiait du « soutien total » du président en fait les frais, victime des encombrantes ca
Flavie Sorolla, secrétaire des jeunesses populaires 38. Elle soutient le nouveau gouvernement et demande de lui donner un peu de temps pour prendre en main les dossiers chauds.
Flavie Sorolla, dirigeante des jeunes populaires à Grenoble, voit cela d’un bon œil. « Je suis satisfaite, il y a désormais de nombreux poids lourds de la majorité dans le gouvernement. Maintenant que la réforme des retraites a été adoptée, il est normal d’opter pour un gouvernement plus classique et de s’attaquer à de gros dossiers comme le chômage des jeunes et le social ». Pour elle, le maintient de Fillon garantit une certaine stabilité tandis que les nouveaux ministres en poste apporteront un regard neuf sur les affaires en cours. « N’étant pas dans les bureaux de l’Elysée », elle ne souhaite pas se prononcer au sujet de Jean-Louis Borloo, écarté des affaires. Pour Pierre Bréchon, professeur de sciences politiques à l’IEP de Grenoble, cette éviction aura des conséquences : « On peut désormais s’attendre à une candidature d’Hervé Morin ou Jean-Louis Borloo en 2012 ».
Un non-événement
Chez les jeunes socialistes, représentés par Anthony Ali, on est plus sceptiques « C’est la reconduction de la même politique. On prend les mêmes et on recommence. C’est une idéologie qui s’inscrit dans la droite ligne stalinienne ». Le maintient de François Fillon au poste de premier ministre est d’ailleurs perçu comme une provocation. « C’est une vaste blague. On annonce le remaniement cinq ou six mois à l’avance pour finalement renommer la même personne. C’est faire un bras d’honneur à tous les français. Comme la présence de Nadine Morano qui reste juste parce qu’elle a une grande gueule ».Quant au discours de Nicolas Sarkozy, ce soir ? « On ne peut rien en attendre de positif. Il va encore se pavaner en disant qu’il est le plus beau et le plus fort ». Pour M. Larvaron, directeur de cabinet du PS Isère « Il va essayer de trouver une porte de sortie à la crise, parler du G20. En fait, c’est un non-événement ».
Antoine MARIAUX
Avec l’aide de Caroline LEDUC et Martin BODRERO
Le JourNil 