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Printemps arabe: Le Maroc face au doute

18 Fév

Alors que la toile marocaine regorge d’appels à la manifestation le 20 février, afin de réclamer des réformes politiques et la démission du gouvernement, ce dernier affiche une sérénité sans faille. Le Maroc serait-il à l’abri de la vague révolutionnaire arabe ?

«Le Maroc (…) s’est engagé il y a longtemps dans un processus irréversible de démocratie et d’élargissement des libertés publiques», a affirmé Khalid Naciri, porte-parole du gouvernement et ministre de la communication à l’agence MAP. «Que les citoyens puissent s’exprimer librement ne nous trouble nullement», ajoute-t-il.

Pour le moment, la situation du Maroc reste bien calme par rapport à ses voisins. C’est que la situation est différente, comme l’explique le politologue spécialiste de la région Didier Billion au journal Politis.

En 3 questions, Didier Billion revient sur les révolutions tunisiennes et égyptiennes avant d’aborder les risques de contagion, notamment au Maroc.

De son côté, le journaliste Bernard Guetta émet des doutes quant à la probabilité d’extension au Maroc. Le pays dispose en effet d’une monarchie légitimée par l’histoire et des institutions stables. De plus, depuis son couronnement en 1999, le roi Mohammed VI a mené une libéralisation politique et a misé sur le social. Comme l’affirme le secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, Mohammed Ouzzine, « Au Maroc, le roi mène personnellement une révolution contre la pauvreté ».
Si le bilan des politiques sociales menées par le souverain reste difficile à dresser à l’heure actuelle, il n’en reste pas moins que Mohammed VI dispose d’une grande popularité parmi ses sujets.
En 2009, un sondage interdit de publication, indiquait que 91% des personnes interrogées jugeaient le bilan de la première décennie de règne de Mohammed VI positif ou très positif.


Mohammed VI célèbre ses 10 ans de règne et compagnie de son fils et de ses sujets/ Ali Linh

Par ailleurs, la question du Sahara , pour laquelle le pays est en désaccord avec l’Algérie, cristallise les craintes de chaos. L’heure semble plutôt à l’union nationale face à l’ennemi commun. Si bien que pour de nombreux Marocains, si les revendications des organisations contestataires sont légitimes, ce n’est pas le bon moment pour les exprimer. Et risquer de déstabiliser un pouvoir monarchique qui doit rester fort pour rivaliser face à celui de l’Algérie sur cette question.

Anti et pro-manifestation s’affrontent sur la toile

La toile marocaine, comme la Tunisie et l’Egypte avant elle, est actuellement tiraillée par une guerre des appels. Appel à la manifestation le 20 février d’un côté. Appel au calme et au respect du pouvoir en place de l’autre.

Un groupe facebook rassemble déjà plus de 13 000 personnes en faveur du mouvement du 20 février. Tandis que les Marocains opposés à la manifestation de dimanche, même s’ils sont moins unis et organisés, sont eux aussi présents sur le réseau social.

Les sites d’informations libres sont le théâtre de débats vifs.

Mais au Maroc, la bataille entre pro et anti-manifestation ne se cristallise pas autour de la légitimité du roi. Dans un camp comme dans l’autre, personne ne parle de Mohammed VI. Le gouvernement est parfois décrié. Mais ce sont plus des appels à une libéralisation politique et aux avancées sociales qui se font entendre.

 

Appel à la mobilisation le 20 février, circulant sur le web depuis le début de semaine.

Étouffer le feu

Et pourtant, si le Maroc semblait un cas à part dans le monde arabe, certains syndromes touchant ses voisins voient le jour.

Le 10 février dernier, un jeune chômeur se donnait la mort en s’immolant par le feu. Cet homme licencié par l’armée entendait protester contre ses conditions de vie. Avant lui, d’autres personnes avaient tenté de se suicider de la sorte. Les images choquantes de ces tentatives circulent sur la toile.

C’est à une véritable guerre de légitimité que se livrent les pro et anti-manifestation. Les leaders du mouvement de revendication sont les cibles de tentatives de manipulation. Des photos les montrant au bras d’ennemis de la nation ou encore dans des églises cherchent à les faire passer pour des traîtres.

Sur le site Rue89, l’un des leaders du mouvement, qui a notamment lancé l’appel à la mobilisation du 20 février sur facebook, raconte que des policiers sont venus questionner sa mère, chez qui il vit, ainsi que sa concierge. Une façon de lui signifier qu’il est sous surveillance.

Le pouvoir marocain ne se sentirait donc pas totalement à l’abri. Signe ultime de la crainte de montée du mécontentement: Le Premier Ministre, Abbas El Fassi a annoncé mardi dernier, qu’il avait décidé de débloquer 1,4 milliard d’euros pour compenser la hausse des prix des produits de première nécessité. Décision prise à l’issue d’une réunion avec les chefs de partis politiques concernant « le Sahara occidental, les prochaines élections prévues dans un an, et sur les événements récents en Tunisie et en Égypte« , selon les déclarations faites à l’AFP de responsables de ces partis .

Leïla Piazza

Le soulèvement algérien à l’heure du web 2.0

18 Fév

Parallèlement aux soulèvements populaires tunisien et égyptien, la situation politique et sociale s’est également dégradée en Algérie ces dernières semaines. Et ce, même si le mouvement de contestation reste pour le moment circonscrit à une part limitée de la population. Malgré les récentes promesses du chef de l’Etat Abdelaziz Bouteflika, la contestation algérienne maintient la pression, en particulier sur la toile. Le président historique de l’Algérie fait l’objet d’attaques virulentes de la part de ses détracteurs pour qui la « révolution » passera par les réseaux sociaux et la blogosphère correspondante.

Répression, intimidation et pression sont monnaie courante au sein de la société algérienne lorsqu’il s’agit d’émettre une opinion contraire ou dissonante à celle du pouvoir en place. Face à cet état de fait, les Algériens ont trouvé la parade : Internet.

Les réseaux sociaux et les blogs comme support de la contestation

En pleine effervescence, le réseau social Facebook qui a vu le nombre de groupes appelant à la mobilisation et au rassemblement, croître fortement. On peut ainsi noter la présence de groupes facebook dédiés à cette cause : Action pour le changement en Algérie, Récupérons notre Algérie ou encore Algérie liberté. Fonctionnant sur le mode des médias participatifs et citoyens, ils ambitionnent communément de donner la parole aux premiers acteurs de la vie algérienne, le peuple lui-même. Un exemple : le phénomène des Envoyés Spéciaux Algériens (ESA). Lancée par des étudiants algériens, cette page web a chamboulé la scène médiatique algérienne, notamment lors des émeutes du début du mois de janvier. Pour Younes Saber Chérif, l’un des fondateurs du projet, « le verrouillage du champ médiatique en Algérie a poussé les gens à chercher d’autres moyens d’expression. »

Cependant, l’apport des internautes n’est pas toujours aussi pertinent, à l’instar du groupe Bouteflika dégage, purement vindicatif. D’autres en revanche réfléchissent à l’avenir et organisent des marches populaires, comme la page Plus de paix, de démocratie et de développement en Algérie.

Une blogosphère engagée

Twitter n’est pas en reste, le site de micro-blogging a vu fleurir les profils et les pages consacrés au soulèvement algérien : freealgeria2011, FreeAlgeria ou encore vivadz2011. L’actualité nationale y est traitée heure par heure et fait l’objet de nombreux tweets et retweets.

Le web algérien foisonne de vidéos relatives à la répression des marches populaires.

De son côté, la blogosphère est également représentative de cet engouement. Plusieurs dizaines de blogs ont ainsi vu le jour, rejoignant l’historique Club des démocrates algériens (qui plaide l’instauration de la 2ème République) ou le forum Algérie-politique ; des espaces de libre expression. Des blogs ouverts au plus grand nombre, tels que Changement-Algérie, y côtoient des blogs plus personnels traitant du même sujet. Entre autres : Hchicha.net, le journal-blog d’un Algérien installé à Paris ou Mounadil qui se veut garant des points de vue sur le monde arabe en général, Algérie et Palestine en particulier.

La plupart des blogs communiquent à propos des marches nationales

Internet représente donc à l’heure actuelle le premier des outils démocratiques des Algériens, en dépit de la censure gouvernementale. Cet engagement citoyen est particulièrement manifeste sur les blogs et les sites communautaires du pays, principaux relais du ras-le-bol d’une majeure partie de la population.

Antoine Comte et Sorlin Chanel

La Tunisie au JT : connaissait-on la situation sous Ben Ali?

18 Fév

Ben Ali a pris le pouvoir il y a plus de 23 ans. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que la télévision française a souvent été ambiguë vis-à-vis de ce pays.

A la fin des années 80’s, le président Mitterrand fait un voyage en Tunisie,  où il rencontre par deux fois le président Ben Ali. Ce déplacement est l’objet d’un reportage sur Antenne 2. Le présentateur le qualifie  de « dépaysement garantie » et présente un pays très cliché : musique, derviches tourneurs, moment de calme sous les figuiers. Le président n’était élu que depuis un an et tous les espoirs étaient alors permis.

Ce n’est pas le cas à la fin les années 90. Les droits de l’homme en Tunisie sont montrés à la télévision (reportage de 1998), les exactions parfois mis en avant. Pourtant, lors du déplacement du président Chirac en 1995, la relation entre les deux hommes est décrites comme « chaleureuse ». Le tournant se place donc à la fin de la décennie, même si la Tunisie est rarement clairement montrée du doigt.

Un début de critique : les années 2000


Dans les années 2000, les journaux télévisés français deviennent relativement plus critique de la situation en Tunisie, proposant par exemple des reportages dès 2002 sur la liberté d’expression, comme au JT de 20h de France 2. . De même en 2008, où ce reportage montre la difficulté qu’à l’opposition de se faire écouter, surtout lors de manifestations dans le pays, où les infos sont totalement bloquées. Certes, le journaliste s’emballe un peu en parlant même « d’Intifada »… Le fait que Ben Ali bâillonnait l’opposition était donc connu et l’information été diffusée en France.

Pourtant en 2008, au journal de 13 heures, on peut voir le président Sarkozy en voyage en Tunisie, où ce dernier met en cause des « observateurs biens sévères avec la Tunisie », un pays qui développe « la tolérance ». Ce qui n’empêche pas le journaliste de lancer une petite pique au présidente en fin de reportage. Depuis la chute du régime, Rama Yade s’est d’ailleurs exprimée au micro d’Europe 1, affirmant que lors de ce voyage de 2008, elle avait vu venir la chute du régime de Ben Ali…

Lors de la réélection de Ben Ali en 2009, on parle certes de l’absence de pluralité et de liberté de parole en Tunisie. Mais du point de vue économique, les journalistes expriment une certaine admiration pour la Tunisie qui a « réussit à moins souffrir de la crise économique que les autres » (reportage de France 2). C’est pourtant le chômage record, qui touche 1 jeune diplômé tunisien sur 5, qui a attiré les premiers jeunes dans la rue. Mohamed Bouazizi s’immole tout d’abord parce qu’il ne peut plus travailler pour nourrir sa famille de 7 enfants. Il devient le point de départ de toute la contestation.

Encore des événements qui ont fait mentir les journalistes, les analystes politiques, mais surtout placer sous les projecteurs le cynisme des relations entretenues pendant des années entre la France et l’Algérie. Voir la fin du reportage de Serge Kovacs en 2005  « Aujourd’hui à Tunis, technologies et libertés n’avancent pas au même rythme ». Presque 6 ans plus tard, c’est par Facebook que se mettra en place la mobilisation qui amènera au départ de Ben Ali.

Déborah Gay

La répression s’intensifie au Bahreïn

18 Fév

La dispersion de la manifestation dans le centre de Manama, dans la nuit de mercredi à jeudi, a fait au moins quatre morts et des dizaines de blessés selon les proches des victimes et l’opposition. Les forces de l’ordre ont violemment chargé les manifestants qui campaient place de la Perle depuis mardi.

D’après l’opposition, elles ont utilisé du gaz lacrymogène, des balles en caoutchouc et des balles à fragmentation pour disperser les protestataires. Selon le chef de l’opposition chiite cheikh Ali Salmane, elles ont attaqué «sans sommation». Le chef du principal parti chiite d’opposition et député du Wefaq, Djalil Khalil, a expliqué à Reuters que les attaques avaient pour objectif de tuer. « C’est du véritable terrorisme », a-t-il ajouté. Sur son blog, Mahmood, un proche de l’opposition, témoigne des évènements : « Le dialogue a été remplacé par les tirs, les gaz lacrymogènes et des centaines de policiers des forces anti-émeutes, employant une violence démesurée contre des citoyens non-armés.»

Vidéo amateur tiré du blog de  Mahmood.

Le mouvement de contestation a débuté lundi, suite aux appels lancés par des internautes sur Facebook voulant s’inspirer des soulèvements égyptien et tunisien. Les protestataires occupaient la place depuis la mort de deux jeunes chiites lors de la dispersion d’une précédente manifestation anti-gouvernementale. Le ministre bahreïni de l’Intérieur avait tenté de calmer la colère populaire en s’excusant et en promettant d’arrêter les responsables présumés au sein des forces de sécurité.

La place de la Perle a été rebaptisée « « Tahrir »» (libération), par les manifestants, en référence à celle du Caire qui a été le cœur du soulèvement égyptien.

Les manifestants réclament le départ du premier ministre

La population à majorité chiite se sent discriminée alors que l’archipel est dirigé par une monarchie sunnite. Elle réclame le départ du Premier ministre, l’oncle du roi, au pouvoir depuis 40 ans et des réformes en matière d’emploi, de services sociaux, de services publics ou de logement.

Le Wefaq, principal bloc chiite, va quitter le Parlement, a annoncé aujourd’hui Ibrahim Mattar, député de l’opposition chiite.

« L’armée prendra toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité »

Ce matin, les forces de l’ordre démontaient les tentes des manifestants, des blindés de l’armé étaient toujours dans Manama et la place était encerclée par les véhicules de police.

Le ministère de l’intérieur a expliqué dans un communiqué que l’intervention a eu lieu après que «Les forces de sécurité ont épuisé toutes les chances de dialogue». Un porte parole du ministère de l’Intérieur a déclaré à la télévision que l’armée prendrait toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et a demandé à la population d’éviter le centre de la capitale.

Voir aussi : un reportage d’Euronews sur la situation au Bahreïn

Tunisie : Quand le monde entre en révolution

18 Fév

Ils n’étaient pas dans les rues de Tunis pour la Révolution de Jasmin. D’ailleurs, ils n’étaient parfois même pas en Tunisie. Et pourtant ils sont des centaines de milliers d’internautes à s’être mobilisés, sans même bouger de chez eux.

Eux, ce sont par exemple les milliers de Français qui ont participé aux manifestations virtuelles organisées sur Facebook, comme celle du 14 février. Une manifestation de soutien pacifiste en un seul clic.

Ce sont aussi les membres de la communauté Anonymous. Ce groupe de résistants hackers lance le 2 janvier l’opération « Tunisia » : une cyber attaque pour mettre hors-service le site du gouvernement tunisien. Opération réussie. « Ça a été vu comme une libération psychologique en Tunisie, d’après ce que nous ont dit nos contacts sur place. » (Un membre de la communauté sur liberation.fr).

D’autres, ce sont mobilisés sur Internet mais sont descendus dans les rues du monde entier. De Grenoble à Washington, des groupes, tel que « Tunisiens de Lyon », se forment sur Facebook. Les membres se réunissent pour manifester dans les rues. Haïder, membre du groupe, sait que cela a compté à Tunis : « Quand tu sais que tu as le monde avec toi, ça te donne la force. »

Du téléphone arabe à Internet

Dans ces communautés de sympathisants formées sur Internet, les informations circulaient. Le téléphone arabe laisse place au Web. Sur Twitter, on relaye les dernières informations en un seul clic : le nombre de manifestants, de blessés, les réactions, etc. Les internautes informent les Tunisiens qui n’ont pas ou plus accès à Internet, grâce au téléphone, au courrier ou même par le bouche-à-oreille de ce qui se passe dans le monde et dans leur pays. « Les gens se tenaient informer par Internet » (Slim Amamour, bloggeur tunisien).

Maintenant que la révolution est terminée, le monde continu d’apporter son soutien à la Tunisie. Exemple en France avec l’opération « 1 milliard de PAP (pages avec publicité) pour la Tunisie. » Une opération de sensibilisation depuis les réseaux sociaux pour que les acteurs économiques du Web offrent des pages publicitaires, et donc de l’argent, pour la reconstruction en Tunisie. Près de 100 millions de promesses de dons réunies pour l’instant.

Avec la Tunisie, la Terre a peut-être connu sa première révolution mondiale. L’Egypte a également pu compter sur un soutien international. Et un peu partout sur la Toile des appels à manifester apparaissent pour soutenir la Lybie et l’Algérie.

François Frualdo

 

 

La toile égyptienne a fait de la résistance

17 Fév

Alors que le peuple égyptien est descendu dans la rue pour exprimer son mécontentement envers le régime d’Hosni Moubarak, un vent de contestation a également soufflé sur la toile.

Malgré les perturbations rencontrées par les internautes égyptiens pour se connecter sur Twitter, YouTube ou Facebook, les opposants à Hosni Moubarak ont réussi à déjouer la censure imposée par le gouvernement.

L’appel des réseaux sociaux au rassemblement

Les manifestations ont débuté mardi 25 janvier 2011 suite à un appel lancé sur le réseau social Facebook par le groupe « Mouvement du 6 avril ». Ce groupe a mobilisé plus de 90 000 membres prêts à manifester.

Wael Ghonim, cybermilitant de 30 ans et directeur marketing chez Google, a joué un rôle important dans le mouvement de contestation. Avec sa page Facebook arabe « Nous sommes tous des Khaled Saïd », d’après le nom du blogueur battu à mort par des policiers en civil en juin 2010, il a appelé le peuple égyptien à se soulever.

Les opposants au régime ont envoyé les vidéos et les images prises lors des manifestations pour partager l’événement avec le monde entier.

Les images parlent d’elles-mêmes, les internautes ont tenu à montrer la violence de la répression.

Les militants pour la démocratie ont diffusé des  conseils techniques aux internautes pour les aider à contourner les interdictions d’accès à certains sites et « permettre  à la mobilisation de se poursuivre ». Ils fournissent des explications pour utiliser les réseaux privés, les VPN, et les systèmes de « proxy » qui permettent de brouiller les pistes et d’accéder anonymement à un site.

Des manifestants aidés dans leur opposition au gouvernement

Le mouvement «Anonymous», attaché à la défense des libertés sur Internet, a soutenu les manifestants égyptiens. Ils ont coordonné leurs actions pour lancer des attaques contre les sites du gouvernement égyptien.

Grâce à un logiciel gratuit ne nécessitant pas de compétences informatiques poussées leurs ordinateurs se connectent au même moment sur le site Internet qu’ils ont défini comme cible, afin de le surcharger de connexions. Ils ont également diffusé un pack d’outils informatiques pour déjouer la censure.

Une négation de l’événement désormais impossible

Selon Catherine Lacour-Astol, docteure en histoire contemporaine, la diffusion des événements « donne une matérialité à la contestation. Le fait que l’information se diffuse à une si large échelle permet sans doute d’empêcher la négation du phénomène par les gouvernements et l’étouffement d’une volonté de libération ».

LE FABULEUX DESTIN DES TOILETTES…

19 Nov

Pour Romain Jamard, président de l'association l'éco-pot. Les toilettes sèches c'est le pied.

Á l’occasion de la 10ème Journée mondiale des toilettes, la Russie annonce son plan de développement et de modernisation du réseau de toilettes publiques alors qu’au Japon, les water-closed sont à la pointe de la technologie (jets, musique, lumières et papier toilette en tout genre !)

Plus près de chez nous, à Grenoble, les lieux d’aisance sont plus conventionnels. Seule une association sur les toilettes du futur, l’éco-pot, et quelques sites internet (worldtoilet.org, toiletzone.net, baignade-interdite.com) permettent de se soulager.

Romain Jamard est président de l’éco-pot, une association, spécialisée dans la location de toilettes sèches à l’intention des festivaliers. « Un cabanon s’installe en une dizaine de minutes seulement et c’est bien plus écolo que de tirer la chasse » précise-t-il.

Assemblés avec du bois de sapin et des plaques d’OSB (plaques minces de résineux encollées), ces cabinets écolos nécessitent uniquement des copeaux de bois, récupérés à l’entreprise de bois grenobloise, les copeaux d’abord, en guise de chasse d’eau : « Une chasse d’eau, c’est sept litres d’eau alors que certaines populations du monde n’ont même pas accès à l’eau potable. »

Dans le futur, la législation pourrait évoluer dans le sens de ces latrines de demain : « Un jour ou l’autre, les problèmes énergétiques seront tellement contraignants qu’il n’y aura plus d’eau potable. Les toilettes sèches sont une alternative écologique. »

 

Site de l’association l’éco-pot

Laure GAMAURY et Antoine COMTE

A l’avenir, la France devra négocier avec ben Laden

19 Nov

Abdelmalek Droukdel, ancien du GIA, il est le chef d'Al-Quaeda au Magrheb Islamique

Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a exigé que la France change sa stratégie et négocie directement avec Oussama ben Laden le sort de ses cinq otages au Mali.

C’est du moins ce qu’affirme un enregistrement audio (en cours d’authentification par le ministère des Affaires étrangères) formulé par le chef d’Aqmi, l’Algérien Abdelmalek Droukdel. « Toute forme de négociation sur ce sujet à l’avenir sera conduite avec personne d’autre que notre Sheikh Oussama ben Laden et selon ses conditions », déclare-t-il.

Le retrait des soldats français du sol afghan est exigé : « Si vous voulez que vos citoyens qui sont prisonniers chez nous soient sains et saufs, alors vous devez vous dépêcher et retirer vos soldats d’Afghanistan selon un calendrier précis que vous rendrez public ».

Blanc-seing de ben Laden pour Aqmi

Ben Laden avait déjà affirmé, en octobre, que les musulmans étaient «  en droit » de riposter par la violence à l’interdiction en France du port du voile intégral. Ce message avait été interprété par les experts comme étant un blanc-seing donné par Ben Laden à Aqmi.

De son côté, Paris temporise : « Je n’ai pas de commentaire particulier à faire, je rappelle la mobilisation totale de tous les services de l’Etat et l’engagement du ministère des Affaires étrangères pour la libération des otages », déclare Bernard Valero, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

Quelle stratégie de la France dans les années à venir ?

Alain Juppé, le nouveau ministre de la Défense, a indiqué mercredi qu’il y avait « toutes les raisons de penser » que les otages français sont vivants et en bonne santé.

Mais quelle sera la stratégie de la France dans les années à venir sur la question afghane  ? Le sommet de l’OTAN, qui s’ouvre aujourd’hui à Lisbonne, abordera le sujet. Sera discuté un retrait graduel des forces déployées en Afghanistan, avec pour but la formation et l’autonomie complète de l’armée afghane. Un élément de réponse ?

Tristan Scohy

Blanc ravive la flamme bleue

18 Nov

Blanc semble avoir trouvé son onze idéal... ou presque !

Prime d’encouragement. Les Bleus l’ont bien mérité après leur quatrième victoire consécutive en Angleterre. Si les hommes de Blanc ne se déplaçaient pas chez la sixième nation mondiale en victime expiatoire, reste que le déroulé de la rencontre a surpris.

Certes, à la lecture des compositions, on savait les Anglais diminués par les absences de Rooney, Terry ou encore Lampard. Mais, elles n’expliquent pas la docilité locale. Pas de pressing, aucun impact dans les duels. Les Français ont baladé leurs meilleurs ennemis quarante-cinq minutes durant.

Une philosophie offensive

Laurent Blanc l’a prouvé avec les Girondins de Bordeaux. Il prône une philosophie de jeu offensive. C’est d’ailleurs pour cela qu’il a – en partie – été choisi.

Hier, il a osé ce que beaucoup rêvaient. Associer Nasri et Gourcuff dans l’entrejeu. L’expérience s’est révélée concluante. Leur maîtrise technique a permis aux Bleus d’imposer de longues séquences de conservation aux Anglais. Et leur complémentarité embryonnaire est prometteuse. Alors que Nasri a apporté percussion et automatismes avec Benzema ou Malouda, Gourcuff a été actif dans son registre lyonnais.

Gros volume de jeu et orientation des attaques. Son bilan peut être terni par quelques ballons perdus dans ses 40 mètres. Erreurs compensées par son activité. Il est à l’origine des deux buts français par ses décalages. M’Vila, préféré au suspendu Alou Diarra, est un gage de présence physique et de jeu vers l’avant. Devant, Blanc s’est appuyé sur le trio (de gauche à droite) Malouda – Benzema – Valbuena. Les deux premiers ont fait forte impression et semblent bien ancrés dans le système du « Président » Valbuena a marqué et défendu. Mais il a été battu physiquement et imprécis.

Mathieu Gaillac

Etat d’urgence décrété en Guinée

18 Nov

L'état d'urgence a été décrété en Guinée mercredi. Crédit photo: Google.

L’état d’urgence et un couvre-feu ont été décrétés mercredi dans tout le pays par le président de la transition en Guinée Sékouba Konaté,  jusqu’à la proclamation des résultats définitifs de l’élection présidentielle par la Cour suprême, dans huit jours.

Trois personnes ont été tuées mercredi matin lors de violences post-électorales à Ratoma, près de Conakry, en majorité peuplée de Peuls, favorables à Cellou Dalein Diallo, candidat vaincu. Les partisans de Cellou Dalein Diallo ont vivement protesté contre la victoire d’Alpha Condé, vainqueur appartenant à l’ethnie malinké, le 7 novembre. Ils ont affronté les forces de l’ordre et les partisans d’Alpha Condé.

On dénombre au moins  quatre morts depuis lundi dans ces violences, dont trois tués par les forces de l’ordre.

La communauté internationale a immédiatement réagi avec la condamnation de la France en tête. Paris s’est dit préoccupé par la situation et déconseille fortement aux Français de se rendre en Guinée.

Edwige Géraldo