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Education : L’école, bon élève de l’intégration ?

18 Nov

Comment l'école participe-t-elle à l'intégration ?

Aujourd’hui vingt personnalités ont lancé une pétition pour remettre en cause le système de notation à l’école primaire. Un appel à privilégier l’acquisition des savoirs fondamentaux plutôt que de pousser les élèves dans la course à la compétition. Encore une fois l’école est attaquée.

Il y a une vraie réflexion sur le système éducatif plus largement. Où en est-on ?

Fin septembre, une enquête menée par l’Association de la fondation des étudiants pour la ville (AFEV) révélait que les élèves souffrent à l’école et d’autant plus lorsqu’ils sont issus de milieux sociaux défavorisés. On y apprend que 73,3 % des enfants interrogés « aiment peu voire pas du tout l’école ».

« Quand on parle d’échec scolaire il faut savoir que l’on parle autant du handicap que des problèmes sociaux », précise Yves Moulin, responsable pédagogique à l’IUFM. Selon lui, si l’élève en difficulté ne bénéficie pas rapidement d’un minimum d’attention et de prise en charge individualisées, il risque de s’enfoncer dans l’échec scolaire.

Que l’on parle de handicap moteur mental ou social, l’école semble démunie. Pour beaucoup elle renforce ces facteurs d’exclusion. Pourtant l’Éducation nationale a mis en place des dispositifs pour tenter de répondre à l’échec scolaire. On les retrouve dans l’Académie de Grenoble. Mais, c’est aussi un lieu d’innovation avec des projets comme le Clept, qui fêtera demain ses dix ans. Autant d’initiatives qui seront développées dans ce dossier.

Ces problèmes ne sont pas seulement liés aux difficultés d’apprentissage des élèves, ils sont aussi à mettre en relation avec les manques dans la formation des futurs professeurs des élèves. La réforme de l’IUFM entraîne une réduction du temps de formation qui ne permet plus d’aborder les questions d’exclusion et d’échec scolaire.

En outre, les postes de professeurs ne cessent d’être réduits quand le nombre d’élèves dans une classe augmente. Une des conséquences de l’objectif gouvernemental de supprimer un fonctionnaire sur deux. Dans ce contexte de classes surchargées, il est souvent bien difficile pour les enseignants de mettre en place un accompagnement individuel. Or pour le pédagogue qu’est Yves Moulin, « Il faut différencier les apprentissages afin que les élèves montent dans le train de la leçon ».

Lucie Thiery et Leïla Piazza

Suite avec : l’E.N.A : un exemple pour l’intégration

 

 

Education : Un tremplin nommé ENA

18 Nov

En tant que formatrice, Latefa Anderson n'a qu'un objectif : la réussite de ses élèves.

Ils sont Angolais, Kosovars, Algériens, Congolais… Ils ont entre 16 et 20 ans. Il ya moins d’un an, ils ne parlaient pas ou mal le français. Aujourd’hui, ils sont élèves au pôle d’insertion « Elèves Nouvellement Arrivés » (E.N.A) de Grenoble, hébergés au lycée Mounier.

Electricien, restauration… pharmacien ?

« On leur donne des cours toute la semaine, du français, des mathématiques, de l’informatique… Et pendant certaines semaines ils sont en stage », explique Latefa Anderson, une de leur formatrice.

Le but ? Faire qu’à la fin de leurs cours, ils puissent intégrer un lycée professionnel, une formation en alternance ou un travail. Jildo, 17 ans, Angolais et demandeur d’asile, le projet est d’être électricien. Laura, Congolaise et dans la même situation, ce sera la restauration. Un élève, mi-blagueur, mi-serieux, déclare vouloir être « pharmacien ». « Ce ne sera pas possible, pas dans l’immédiat » soupire leur formatrice, « Ici, on travaille dans la réalité. Dans son pays, il aurait pu faire ce travail. Ici, il n’a pas le niveau ».

Beaucoup ont des histoires, des passés difficiles. Une partie vit seule, en foyer. Jildo est parti à cause de « problèmes », indique-t-il à mi-mots. L’E.N.A, c’est un moyen de pouvoir vivre et travailler en France. C’est aussi l’unique structure de ce genre dans l’académie de Grenoble. Elle accueille actuellement 55 élèves. Ici, ce sont « des entrées et sorties permanentes », éclaire Latefa Anderson. Pour pouvoir accueillir ceux qui ont du partir de chez eux.

Déborah Gay

 

Site de l’académie de Grenoble