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La répression s’intensifie au Bahreïn

18 Fév

La dispersion de la manifestation dans le centre de Manama, dans la nuit de mercredi à jeudi, a fait au moins quatre morts et des dizaines de blessés selon les proches des victimes et l’opposition. Les forces de l’ordre ont violemment chargé les manifestants qui campaient place de la Perle depuis mardi.

D’après l’opposition, elles ont utilisé du gaz lacrymogène, des balles en caoutchouc et des balles à fragmentation pour disperser les protestataires. Selon le chef de l’opposition chiite cheikh Ali Salmane, elles ont attaqué «sans sommation». Le chef du principal parti chiite d’opposition et député du Wefaq, Djalil Khalil, a expliqué à Reuters que les attaques avaient pour objectif de tuer. « C’est du véritable terrorisme », a-t-il ajouté. Sur son blog, Mahmood, un proche de l’opposition, témoigne des évènements : « Le dialogue a été remplacé par les tirs, les gaz lacrymogènes et des centaines de policiers des forces anti-émeutes, employant une violence démesurée contre des citoyens non-armés.»

Vidéo amateur tiré du blog de  Mahmood.

Le mouvement de contestation a débuté lundi, suite aux appels lancés par des internautes sur Facebook voulant s’inspirer des soulèvements égyptien et tunisien. Les protestataires occupaient la place depuis la mort de deux jeunes chiites lors de la dispersion d’une précédente manifestation anti-gouvernementale. Le ministre bahreïni de l’Intérieur avait tenté de calmer la colère populaire en s’excusant et en promettant d’arrêter les responsables présumés au sein des forces de sécurité.

La place de la Perle a été rebaptisée « « Tahrir »» (libération), par les manifestants, en référence à celle du Caire qui a été le cœur du soulèvement égyptien.

Les manifestants réclament le départ du premier ministre

La population à majorité chiite se sent discriminée alors que l’archipel est dirigé par une monarchie sunnite. Elle réclame le départ du Premier ministre, l’oncle du roi, au pouvoir depuis 40 ans et des réformes en matière d’emploi, de services sociaux, de services publics ou de logement.

Le Wefaq, principal bloc chiite, va quitter le Parlement, a annoncé aujourd’hui Ibrahim Mattar, député de l’opposition chiite.

« L’armée prendra toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité »

Ce matin, les forces de l’ordre démontaient les tentes des manifestants, des blindés de l’armé étaient toujours dans Manama et la place était encerclée par les véhicules de police.

Le ministère de l’intérieur a expliqué dans un communiqué que l’intervention a eu lieu après que «Les forces de sécurité ont épuisé toutes les chances de dialogue». Un porte parole du ministère de l’Intérieur a déclaré à la télévision que l’armée prendrait toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et a demandé à la population d’éviter le centre de la capitale.

Voir aussi : un reportage d’Euronews sur la situation au Bahreïn

La toile égyptienne a fait de la résistance

17 Fév

Alors que le peuple égyptien est descendu dans la rue pour exprimer son mécontentement envers le régime d’Hosni Moubarak, un vent de contestation a également soufflé sur la toile.

Malgré les perturbations rencontrées par les internautes égyptiens pour se connecter sur Twitter, YouTube ou Facebook, les opposants à Hosni Moubarak ont réussi à déjouer la censure imposée par le gouvernement.

L’appel des réseaux sociaux au rassemblement

Les manifestations ont débuté mardi 25 janvier 2011 suite à un appel lancé sur le réseau social Facebook par le groupe « Mouvement du 6 avril ». Ce groupe a mobilisé plus de 90 000 membres prêts à manifester.

Wael Ghonim, cybermilitant de 30 ans et directeur marketing chez Google, a joué un rôle important dans le mouvement de contestation. Avec sa page Facebook arabe « Nous sommes tous des Khaled Saïd », d’après le nom du blogueur battu à mort par des policiers en civil en juin 2010, il a appelé le peuple égyptien à se soulever.

Les opposants au régime ont envoyé les vidéos et les images prises lors des manifestations pour partager l’événement avec le monde entier.

Les images parlent d’elles-mêmes, les internautes ont tenu à montrer la violence de la répression.

Les militants pour la démocratie ont diffusé des  conseils techniques aux internautes pour les aider à contourner les interdictions d’accès à certains sites et « permettre  à la mobilisation de se poursuivre ». Ils fournissent des explications pour utiliser les réseaux privés, les VPN, et les systèmes de « proxy » qui permettent de brouiller les pistes et d’accéder anonymement à un site.

Des manifestants aidés dans leur opposition au gouvernement

Le mouvement «Anonymous», attaché à la défense des libertés sur Internet, a soutenu les manifestants égyptiens. Ils ont coordonné leurs actions pour lancer des attaques contre les sites du gouvernement égyptien.

Grâce à un logiciel gratuit ne nécessitant pas de compétences informatiques poussées leurs ordinateurs se connectent au même moment sur le site Internet qu’ils ont défini comme cible, afin de le surcharger de connexions. Ils ont également diffusé un pack d’outils informatiques pour déjouer la censure.

Une négation de l’événement désormais impossible

Selon Catherine Lacour-Astol, docteure en histoire contemporaine, la diffusion des événements « donne une matérialité à la contestation. Le fait que l’information se diffuse à une si large échelle permet sans doute d’empêcher la négation du phénomène par les gouvernements et l’étouffement d’une volonté de libération ».