Les deux otages français font partie des dix-neuf otages libérés par l’armée nigériane, selon des sources proches des services de sécurité. Cette libération résulte d’un assaut à la fois terrestre, maritime et aérien lancé contre plusieurs repaires présumés de rebelles dans la région du delta du Niger.
Les deux Français ainsi que deux Américains, deux Indonésiens et un Canadien avaient été enlevés dans la nuit du 7 au 8 novembre lors d’un raid sur un bateau et une plate-forme pétrolière de la société Afren au large du Nigéria. Huit Nigérians avaient également été enlevés dimanche dernier lors d’une attaque sur une installation d’ExxonMobil. Les quatre autres otages libérés seraient des employés de Julius Berger.
L’enlèvement de 14 des 19 otages avait été revendiqué par le Mouvement pour l’émancipation du delta du Niger (MEND), qui dit lutter pour une répartition plus juste des revenus pétroliers. Le MEND a mené des dizaines d’attaques dans cette région au cours de ces dernières années. Le lieutenant-colonel Timothy Antigha avait assuré que cette opération se maintiendrait « jusqu’à ce que le niveau souhaité de sécurité et de paix soit obtenu dans le delta du Niger » et que la région soit « débarrassée des actions criminelles de ces soit-disant militants ».L’armée nigériane avait prévenu les gangs armés opérant dans la région pétrolifère du delta du Niger qu’elle ne tolérerait plus leurs actes criminels.
Depuis la loi d’amnistie entrée en vigueur en août 2009, les autorités n’avaient plus lancé d’offensive. Des commandants du MEND avaient déposé les armes. Certains des anciens chefs rebelles auraient joué un rôle crucial dans la libération des otages. Michèle Alliot-Marie, désormais ministre des affaires étrangères, n’a pas évoqué de rançon.
Jennifer Delrieux