La liberté est dans les places

18 Fév

Place Tahrir, place du 7 novembre, place de la Perle. Les centres des villes, entrées en résistance pour obtenir des réformes démocratiques, font l’actu en ce moment. La place Tahrir au Caire est déjà passée à la postérité. Lumière sur ces lieux qui font des émules dans le monde arabe.

Chronologiquement, la place du 7 novembre à Tunis mérite la primeur de ces lignes. Il semblerait que l’effet-domino ait joué à plein et la contestation tunisienne a entraîné le monde arabe dans son élan révolutionnaire. Même si le mode opératoire ne sera pas repris. La Tunisie s’est d’abord embrasée en province contrairement à Égypte ou au Bahreïn. A Sidi Bouzid exactement, dans le centre du pays, à 260 km de la capitale.

Afficher Sidi Bouzid, là où tout a commencé sur une carte plus grande.

Le 17 décembre à Sidi Bouzid, un marchand ambulant s’immole pour protester contre la confiscation de sa marchandise par la police. Son geste fait basculer le pays dans la révolution. Les révoltes prolifèrent en province. À Tunis, place du 7 novembre, il faut attendre le 27 décembre pour voir les manifestants défiler. Cette place fut nommée ainsi le jour où Ben Ali déposa Bourguiba le père de la nation tunisienne en 1987. Une appellation amenée à changer après l’éviction du dictateur. Le futur nom donné à la place coule de source : ce sera la place Bouazizi du nom du marchand décédé de ses blessures le 4 janvier dernier. Considérée comme le premier souffle qui embrasa une situation incandescente, sa mort attisera le désir de changement de ses compatriotes. Jusqu’à la fuite de Ben Ali qui libéra le pays le 15 janvier. La place centrale de la capitale abrite alors des manifestations mêlant revendications sociales et appels à un nouveau gouvernement.

Égypte reprend le flambeau révolutionnaire. Le 25 janvier, au Caire et dans plusieurs villes de provinces, 15000 personnes manifestent contre le régime de Moubarak. Alors que le gouvernement instaure un couvre-feu et coupe tout accès à internet, les Égyptiens bravent l’interdit et accentuent la pression. La place Tahrir (littéralement place de la libération) est alors témoin de heurts sanglants.

Preuve d’un désaveu terrible, l’armée prend le parti de la population et promet de ne pas ouvrir le feu. La place Tahrir devient le symbole de la révolution du Nil. On y photographie soldats et manifestants s’embrassant. Le 1er février, plus d’un million de personnes défilent dans tout le pays. La place Tahrir est noire de monde. Jusqu’au départ de Moubarak, la place ne désemplit pas nuit et jour malgré les sommations du gouvernement honni. Pacifisme et créativité caractérisent la place de la libération. Les manifestants rivalisent d’ingéniosité pour coiffer leur tête et crier leur rage.

La mobilisation est hétéroclite, jeunes vieux mais aussi femmes et enfants, les Egyptiens font l’histoire. Jusqu’au feu d’artifice du 10 février qui fête le départ du président. La presse salue le lendemain l’issue des manifestations. France Culture y consacre des émissions spéciales en direct.

Les Cairotes eux sont toujours là pour nettoyer et faire passer des messages. Un sexagénaire s’écrie : « C’est une nouvelle Egypte. C’est le jour 1 de l’histoire de l’Egypte ». D’autres se scotchent des papiers tout en humour : « désolé pour le dérangement, nous bâtissons l’Egypte ».

Au Bahreïn ou au Yémen, les manifestations se poursuivent aujourd’hui. Les populations aspirent également à renverser le régime en place. Les manifestations sont marquées par une forte répression. Au Yémen, il y a aussi une place Tahrir, à Sanaa. Mais celle-ci est le théâtre d’affrontements entre pros et anti Saleh, président yéménite. Quelques 3000 personnes se sont encore opposées hier. Les revendications sont d’abord économiques : un tiers des 23 millions de Yéménites sont sous-alimentés et 40% vivent avec moins de deux dollars par jour. Le pays est marqué par un chômage et une corruption endémiques.

Au Bahreïn, petit pays du golfe persique, la place de la Perle voit des opposants au régime se mobiliser. Ils ont été sévèrement réprimés par les forces anti-émeutes. Gaz lacrymogènes, balles en caoutchouc voire à fragmentation, les manifestants sont dispersés par la force.

Mais les jeunes présents ne désespèrent pas. Leur objectif ? Imiter Tunisiens et Égyptiens… Ils ont d’ailleurs déjà rebaptisé leur place principale place Tahrir. Mais l’histoire ne dit pas si le destin sera aussi pharaonique…

Tunisie : Quand le monde entre en révolution

18 Fév

Ils n’étaient pas dans les rues de Tunis pour la Révolution de Jasmin. D’ailleurs, ils n’étaient parfois même pas en Tunisie. Et pourtant ils sont des centaines de milliers d’internautes à s’être mobilisés, sans même bouger de chez eux.

Eux, ce sont par exemple les milliers de Français qui ont participé aux manifestations virtuelles organisées sur Facebook, comme celle du 14 février. Une manifestation de soutien pacifiste en un seul clic.

Ce sont aussi les membres de la communauté Anonymous. Ce groupe de résistants hackers lance le 2 janvier l’opération « Tunisia » : une cyber attaque pour mettre hors-service le site du gouvernement tunisien. Opération réussie. « Ça a été vu comme une libération psychologique en Tunisie, d’après ce que nous ont dit nos contacts sur place. » (Un membre de la communauté sur liberation.fr).

D’autres, ce sont mobilisés sur Internet mais sont descendus dans les rues du monde entier. De Grenoble à Washington, des groupes, tel que « Tunisiens de Lyon », se forment sur Facebook. Les membres se réunissent pour manifester dans les rues. Haïder, membre du groupe, sait que cela a compté à Tunis : « Quand tu sais que tu as le monde avec toi, ça te donne la force. »

Du téléphone arabe à Internet

Dans ces communautés de sympathisants formées sur Internet, les informations circulaient. Le téléphone arabe laisse place au Web. Sur Twitter, on relaye les dernières informations en un seul clic : le nombre de manifestants, de blessés, les réactions, etc. Les internautes informent les Tunisiens qui n’ont pas ou plus accès à Internet, grâce au téléphone, au courrier ou même par le bouche-à-oreille de ce qui se passe dans le monde et dans leur pays. « Les gens se tenaient informer par Internet » (Slim Amamour, bloggeur tunisien).

Maintenant que la révolution est terminée, le monde continu d’apporter son soutien à la Tunisie. Exemple en France avec l’opération « 1 milliard de PAP (pages avec publicité) pour la Tunisie. » Une opération de sensibilisation depuis les réseaux sociaux pour que les acteurs économiques du Web offrent des pages publicitaires, et donc de l’argent, pour la reconstruction en Tunisie. Près de 100 millions de promesses de dons réunies pour l’instant.

Avec la Tunisie, la Terre a peut-être connu sa première révolution mondiale. L’Egypte a également pu compter sur un soutien international. Et un peu partout sur la Toile des appels à manifester apparaissent pour soutenir la Lybie et l’Algérie.

François Frualdo

 

 

Les révolutions tunisienne et égyptienne provoquent un effet-domino en Lybie

18 Fév
Après les événements survenus en Tunisie et en Egypte, c’est la Lybie qui emboîte le pas de la contestation. Le jeudi 17 février a été proclamé « jour de colère ». Le gouvernement censurant tous les moyens de communication , excepté Internet, l’appel à la manifestation a été lancé sur Facebook, les réseaux sociaux et Youtube apparaissants comme les seuls moyens pour les Lybiens d’organiser leur révolution.
Source Reuters

En Lybie, la contestation est en ordre de marche. Hier, les Lybiens sont descendus manifester leur colère dans les rues des grandes villes. Si les manifestations  trouvent leurs origines dans l’exigence de justice au sujet de la fusillade de  1200 prisonniers dans la prison d’Abou Salim en 1996, les protestataires de Benghazi ont étendu leurs demandes à des revendications politiques et économiques. Les manifestants ont crié des slogans hostiles au colonel Kadhafi et au premier ministre, Baghadadi Al-Mahmoudi. Malgré les avertissements du régime de Kadhafi à ne pas manifester, les Lybiens sont de plus en plus nombreux à se mobiliser. Une Google Map recense toutes les manifestations en cours dans le pays.

 

Source Twitter @Arasmus.

Une mobilisation qui passe principalement par les réseaux sociaux (Facebook, Twitter) et la diffusion de vidéo sur Internet avec pour modèles la Tunisie et l’Egypte.

Ci-dessous, une vidéo diffusée sur Youtube qui appelle les Libyens à descendre dans la rue.

La « journée de la colère » de jeudi a été précédée, dans la nuit de mardi à mercredi, d’une manifestation de plusieurs centaines de personnes à  Benghazi, ville côtière de l’est libyen.

Cette manifestation a été marquée par une violente dispersion par les forces de l’ordre, faisant trente-huit blessés, selon le directeur de l’hôpital Al-Jala, à Benghazi, à 1 200 km à l’est de Tripoli. Il faut rappeler que Benghazi est  un lieu symbolique de la contestation, une ville plus rebelle à l’égard du pouvoir que Tripoli. De plus en plus de vidéos sur la mobilisation des Lybiens circulent sur Internet. Elles prouvent que la contestation populaire monte en puissance au royaume de Khadafi de jour comme de nuit.

Les internautes qui laissent des messages sur le site de l’opposition www.libya-watanona.com, basé hors de Libye, appellent la population à manifester sur les places pour « faire peur à ce régime et à ses partisans et les forcer à fuir, parce que ce sont des lâches ».

La fronde d'élève en Lybie contre le régime du colonel Kadhafi

Le ministère de l’intérieur a limogé  hier un haut responsable local de la sécurité, suite à la mort de deux personnes dans ces manifestations à Al-Baïda, a rapporté le journal libyen Qurina sur son site interne. Les opposants au régime, en plus des réseaux sociaux, utilisent beaucoup la vidéo pour relater les images fortes de leur révolution.

.
Hier, une vidéo a été diffusée sur Youtube montrant des manifestants brûler des photos de Muammar Kadhafi avant de s’attaquer à un centre de police dans la région montagneuse de Nefoussa (nord-ouest du pays).

Comme les Tunisiens et les Égyptiens, les Libyens sont présents en nombre sur la toile et utilisent les réseaux sociaux et la vidéo pour hisser la voix de leur contestation. Sur Facebook, le groupe « Jour de colère » recense près de 10 000 inscrits, alors que Facebook compterait près de 300 000 internautes libyens, selon le site spécialisé Socialbakers. A travers ces sites, l’opposition libyenne regroupée sous le nom de « enough » (assez !) appelle au soulèvement. Exemple avec ce clip diffusé sur Internet qui montre les images des affrontements de la nuit de mardi à mercredi.

Pour la plupart des observateurs, les « nouveaux médias » ont rempli un rôle important quant au succès de la mobilisation populaire. Marie Bénilde dans un article consultable en ligne sur les « blogs du diplo » revient sur le rôle que les nouveaux médias ont joué dans la chute des régimes aristocratiques en Tunisie et en Egypte, ce qui nous laisse imaginer ce qui pourrait bien se passer dans les prochaines semaines en Lybie si la contestation prend de l’ampleur. Le quotidien Le Monde y va aussi de son interprétation.

Les chutes rapides de Zine el-Abidine Ben Ali en Tunisie et d’Hosni Mubarak en Égypte sont un rappel que même les régimes “les plus durs” peuvent se révéler fragiles, une fois le manteau de la peur levé. A l’image de ces messages sur Twitter qui traduisent une colère profonde et le besoin de révolution.

Mais malgré les manifestations, beaucoup d’observateurs écartent l’idée d’un scénario à la tunisienne. Au pouvoir depuis 1969, un record désormais en Afrique, Mouammar Kadhafi tient le pays d’une main de fer. Même si certains Libyens se plaignent des nombreuses inégalités sociales et du manque de libertés, la Lybie est un pays exportateur de pétrole. Le pouvoir semble donc pouvoir puiser dans la manne énergétique pour satisfaire d’éventuelles revendications sociales.

Le régime mène depuis quelques jours une propagande intense sur le terrain même des partisans de la démocratie, les médias sociaux, pour dissuader les Libyens de descendre dans la rue aujourd’hui. Mouammar Kadhafi aurait par ailleurs mis en garde contre l’utilisation de Facebook, qui selon lui, participe d’un « complot impérialiste ».

Les autorités libyennes qui filtrent toutes les communications téléphoniques et observent les mouvements sur Internet ont procédé à une vaste rafle de toutes les personnes ayant reçu des appels de l’étranger, qui ont consulté Facebook, qui ont envoyé des messages sms ou qui ont posté sur le net des images des violentes manifestations de mardi soir à Benghazi, la deuxième ville de Libye. Le régime aurait envoyé des sms aux Libyens pour les dissuader de manifester.

Si la révolution a débuté sur la toile, elle a bien pris forme dans la rue. Selon le dernier bilan, huit personnes auraient été tuées depuis mercredi lors des affrontements. Des membres de l’opposition, basés à l’étranger, font état de six morts dans la ville de Benghazi, jeudi.

Après les événements survenus au cours des dernières 24 heures, le Quai d’Orsay s’est dit « particulièrement préoccupé », notamment concernant « l’usage excessif de la violence » (source AFP). On peut déjà s’attendre à une réaction dans les prochains jours des chefs des états européens. Beaucoup d’observateurs sont pressés de connaître les réactions de Nicolas Sarkozy étant donné les relations économiques et stratégiques entretenues avec le colonel Kadhafi.

Yoann Etienne

La toile égyptienne a fait de la résistance

17 Fév

Alors que le peuple égyptien est descendu dans la rue pour exprimer son mécontentement envers le régime d’Hosni Moubarak, un vent de contestation a également soufflé sur la toile.

Malgré les perturbations rencontrées par les internautes égyptiens pour se connecter sur Twitter, YouTube ou Facebook, les opposants à Hosni Moubarak ont réussi à déjouer la censure imposée par le gouvernement.

L’appel des réseaux sociaux au rassemblement

Les manifestations ont débuté mardi 25 janvier 2011 suite à un appel lancé sur le réseau social Facebook par le groupe « Mouvement du 6 avril ». Ce groupe a mobilisé plus de 90 000 membres prêts à manifester.

Wael Ghonim, cybermilitant de 30 ans et directeur marketing chez Google, a joué un rôle important dans le mouvement de contestation. Avec sa page Facebook arabe « Nous sommes tous des Khaled Saïd », d’après le nom du blogueur battu à mort par des policiers en civil en juin 2010, il a appelé le peuple égyptien à se soulever.

Les opposants au régime ont envoyé les vidéos et les images prises lors des manifestations pour partager l’événement avec le monde entier.

Les images parlent d’elles-mêmes, les internautes ont tenu à montrer la violence de la répression.

Les militants pour la démocratie ont diffusé des  conseils techniques aux internautes pour les aider à contourner les interdictions d’accès à certains sites et « permettre  à la mobilisation de se poursuivre ». Ils fournissent des explications pour utiliser les réseaux privés, les VPN, et les systèmes de « proxy » qui permettent de brouiller les pistes et d’accéder anonymement à un site.

Des manifestants aidés dans leur opposition au gouvernement

Le mouvement «Anonymous», attaché à la défense des libertés sur Internet, a soutenu les manifestants égyptiens. Ils ont coordonné leurs actions pour lancer des attaques contre les sites du gouvernement égyptien.

Grâce à un logiciel gratuit ne nécessitant pas de compétences informatiques poussées leurs ordinateurs se connectent au même moment sur le site Internet qu’ils ont défini comme cible, afin de le surcharger de connexions. Ils ont également diffusé un pack d’outils informatiques pour déjouer la censure.

Une négation de l’événement désormais impossible

Selon Catherine Lacour-Astol, docteure en histoire contemporaine, la diffusion des événements « donne une matérialité à la contestation. Le fait que l’information se diffuse à une si large échelle permet sans doute d’empêcher la négation du phénomène par les gouvernements et l’étouffement d’une volonté de libération ».

Lycée Mounier: un futur en suspens

19 Nov

Le collectif Mounier a vu certains de ses leaders s'écharper publiquement lors de l'AG du jour

«  Il n’est plus question de faire confiance à la Région ». Au lendemain d’une réunion qui s’annonçait décisive ; réunissant représentants de la Région Rhône-Alpes, du rectorat et du collectif Mounier, force est de constater que la montagne a accouché d’une souris. Annoncée comme décisive, cette rencontre n’aura finalement débouché sur aucun accord formel, en l’absence de Jean-Jack Queyranne,  président du Conseil régional. Et ce ne sont probablement pas les projets « évolutifs » présentés par l’exécutif régional durant cette réunion du groupe de travail qui vont satisfaire les « Mounier ».

Pour autant, les enseignements sont nombreux à l’issue de ce dialogue auquel, comme nous l’explique Marc Garnier, parent d’élèves de la FCPE et accessoirement responsable (temporaire) du campement permanent établi devant l’établissement : « Le collectif s’est rendu hier soir à l’antenne grenobloise de la Région dans un état d’esprit très positif. C’est peut-être ce qui a fait que les débats ont été constructifs et apaisés ».

Soutenu par une immense majorité du corps enseignant, des élèves et leurs parents, le collectif Mounier a ainsi reçu le soutien de la majorité des politiques au cours de ces débats. Un fait nouveau au goût de petite victoire, les élus de la ville comme certains élus de la Région ne cachant désormais plus leurs convictions. Deuxième acquis, et pas des moindres, le lycée ne devrait pas fermer à la rentrée 2011.

A priori, c’est une solution aux contours assez flous qui serait privilégiée, incluant  un panachage entre bâtiments en travaux et préfabriqués (comme c’est déjà le cas) voire un redéploiement progressif des effectifs. Des alternatives peu crédibles aux yeux de M. Garnier et consorts, qui pointent les limites de ces solutions : « Attention, avec ce projet, les élèves actuellement en seconde se retrouveront seuls en terminale. Et vous n’aurez pas le droit au redoublement ! ». Des errances qui symbolisent l’embarras croissant du Conseil régional et jettent le discrédit sur ce dernier. La vétusté des bâtiments, bien qu’invalidée par l’expertise indépendante réalisée par le collectif, semble réellement inquiéter M. Queyranne qui n’a de cesse de reporter sa réponse. Annoncée dans la journée, elle n’était toujours connue cet après-midi…

L’assemblée générale du jour a donc vu les « Mounier » camper sur leurs positions (une rentrée normale à Mounier en 2011), avant que certains du collectif en viennent à s’écharper publiquement. Une bien mauvaise publicité pour un mouvement à l’unité exemplaire jusque là, au point d’être qualifié par ses ouailles de « résistance du futur ». Ne pas se diviser pour mieux régner.

Sorlin Chanel

Grenoble, une ville qui se restructure

19 Nov

Monsieur Olivier est médium. Doué d’une sensibilité hors norme, il perçoit une autre réalité, non accessible par les cinq sens.  L’Espagne et les Pays-Bas en finale de la coupe du monde de football 2010, il l’avait prédit. Interviewé par le Dauphiné Libéré, France Soir et Cauet sur NRJ, cet homme est très sollicité.

Il anime une émission de voyance le mardi de 10h à 12h sur radio RMG à Grenoble et démontre ainsi l’étendue de son extra-lucidité. Pour cette raison, nous avons décidé de lui demander ses prévisions pour Grenoble.

 

Monsieur Olivier, qu’est-ce que vous voyez pour Grenoble dans les prochaines années ?

 

Monsieur Olivier : Je ressens une vibration sur le thème de la restructuration. Il y aura de nombreuses constructions dans la ville : je vois une nouvelle médiathèque et une nouvelle salle de concert.

Au sujet des questions de sécurité, je pense qu’il y aura la mise en place d’une police de proximité pour 2012.

En ce qui concerne la vie politique locale, le maire, Michel Destot, devrait rester en poste durant encore quelques années car c’est un homme apprécié des Grenoblois.

site de Monsieur Olivier

 

Edwige Géraldo

Grenoble, terre d’accueil des ovnis ?

19 Nov

Patrick Haÿs est passionné d'OVNI depuis ses 13 ans

« Je pense que les ovnis peuvent contribuer à l’unité de notre planète ». François Haÿs, correcteur-relecteur pour des organes de presse, a une passion : les ovnis.

Cet ufologue archiviste a commencé à s’intéresser à ces phénomènes paranormaux dès l’adolescence. A 13 ans, il découvre un ouvrage de l’astronome et ufologue américain, Joseph Hynek, qui lui change la vie. Le jeune grenoblois s’abonne aussitôt à des magazines d’ufologie, découpe des articles sur le sujet et assiste à bon nombre de conférences.

Durant les années 1970, Grenoble détenait une place forte dans l’observation de ces objets non-identifiés, grâce notamment à un réseau important de chercheurs et la création de la revue « Uranos ». Il faut dire qu’en Isère, les extraterrestres ont fait parler d’eux.

En 1976, à Meylan, « un veilleur de nuit aurait aperçu, durant sa ronde, un être étrange, entouré d’un cercle lumineux ». Même si un chercheur grenoblois aurait démontré que cette apparition serait plutôt due au reflet d’un lampadaire-globe entre deux sapins, un autre cas reste beaucoup plus mystérieux.

A la même époque, un enfant de dix ans aurait en effet observé « un géant blond aux mains vertes sortir d’un cône posé au sol sur quatre pieds clignotants » ajoute François Haÿs. La même scène revue plusieurs fois dans la région reste inexpliquée et passionne les ufologues.

« J’ai déjà observé des phénomènes lumineux en nombre, mais je rêverai d’en voir un qui me laisse baba » précise-t-il. En France, aujourd’hui, quelques 200 ufologues sont actifs et scrutent le ciel nuit et jour. Souvent confondus avec une météorite, avec l’astre lunaire, ou la retombée atmosphérique d’une fusée, pratiquement 99 phénomènes de ce type sur 100 sont explicables.

Mais la petite part qui reste pourrait bien faire mentir les plus sceptiques et réjouir les ufologues. Les ovnis seraient-ils sur le point de débarquer à Grenoble ?

Antoine COMTE

Grenoble, campus de l’innovation

19 Nov

 

Le polygone scientifique sera un des lieux majeurs de l'opération Campus. Credit photo: Grenews

Sélectionné dans le cadre de l’Opération campus lancée par le président Nicolas Sarkozy en 2008, Grenoble va devenir un pôle d’excellence universitaire. Il s’agit dans un premier temps d’un plan exceptionnel en faveur de l’immobilier. Dans un second temps,  le projet « Grenoble Université de l’innovation » porté par les trois universités, Grenoble INP et des organismes de recherche comme le CEA, le CNRS, l’INRIA et le CEMAGREF, se concentrera sur quatre domaines :

  • La société de l’information
  • La santé et le vivant
  • Le développement durable et l’énergie
  • L’innovation, la connaissance et la société

Grâce à d’une dotation d’Etat de 400 millions d’euros, à un financement de 85 millions d’euros de la région, de 40 millions d’euros de l’agglomération et de 10 millions d’euros des collectivités territoriales, 97 200 m2 de surface supplémentaires vont être créés et 27 300 m2 de surface seront réhabilitéés sur les 812 000 m2 actuels, à partir du printemps 2011.

Les services seront regroupés autour de deux axes se croisant autour de la Place Centrale. Il y aura une ouverture vers le sud (liens avec les zones d’activités économiques et commerciales de Saint-Martin d’Hères) et le nord.

On assistera à une évolution de la presqu’île scientifique en quartier urbain dans le cadre du projet Grenoble Isère Alpes Nanotechnologies, GIANT. Celle-ci aura un lien avec le campus et devra aussi accueillir des projets relevant de ces quatre domaines.

 

 

Edwige géraldo

Zoom « addiction: « Savoir quand il y’a danger, ce n’est pas évident »

19 Nov

On définit une addiction par le caractère compulsif quand cela devient la seule réponse possible, quand cela a pour fonction de neutraliser toute forme de mal-être.

Dominique Barnouin, psychologue au Gisme, à accepter de répondre à nos questions pour nous éclairer sur le sentiment d’addiction.

A quel moment peut-on se considérer addict à l’alcool, au tabac ou aux jeux vidéos ?

L’usage de l’addiction a pour but de réguler les états intérieurs. Comme disait Freud, « il n’existe pas  de frontière réelle entre le normal et le pathologique ». Pour savoir à quel moment il y a danger, ce n’est pas du tout évident. Il y a des milliers de gens qui boivent juste pour le plaisir. La plupart des jeunes de 15-25 ans fument du chichon. Ils ne deviennent pas pour autant des toxicomanes.

Comment traite-t-on les patients compulsifs à l’heure actuelle ?

C’est du petit bricolage. On ne devient pas alcoolique, toxicomane ou pédophile du jour au lendemain. C’est un long processus qui prend des années jusqu’au moment où l’addiction va devenir payante en terme de bien-être. Cette conduite payante est renouvelée. Dans le processus, il faut que des malheurs arrivent pour qu’il y ait des soins. Avant de supprimer l’addiction, il faut déterminer ses effets positifs pour pouvoir les compenser avec autre chose. C’est quelque chose de long et difficile.

Comment explique-t-on l’addiction des jeunes aux jeux-vidéos ?

En général, ce sont des jeunes qui, dans la vie courante, ont des expériences douloureuses et dans le virtuel deviennent des caïds, peuvent progresser plus facilement. Dans le jeu, ils éprouvent le sentiment de justice. Certains joueurs éprouvent le sentiment d’être des surhommes. Ils ont de plus en plus envie d’oublier la réalité qui les sanctionne. La dépendance devient de plus en plus nécessaire, quotidienne et solitaire. Mais cela ne représente qu’une minorité.

Plus d’informations sur le site du Gisme

 

propos recueillis par Yoann Etienne

Zoom « addictions »: Naturellement Game

19 Nov

Cédric, gérant du Magasin Naturel Game complètement "kinecté"

Étant loin de cet univers virtuel où quand on tue les gens il n’y a pas de traînées de sang, j’ai décidé de me faire initier aux jeux vidéos. C’est au Natural Game que j’ai choisi de me rendre.

Le magasin ouvre à peine mais deux consommateurs adeptes de jeux vidéos sont déjà là. Fabrice et Alex, commerciaux d’une trentaine d’années, prennent sur leurs heures de travail pour se renseigner sur la sortie imminente de Gran Turismo 5, un simulateur de conduite.Longtemps attendu puisque repoussé plusieurs fois, c’est un grand événement pour ces deux jeunes grenoblois.

Pour Fabrice, ce qui est attractif dans ce jeu, c’est « la sensation de vitesse et le visuel très réaliste ». Derrière ses manettes au moins trois heures par jour il ne se considère pas comme un addict  des jeux vidéos. Le plus gros client de Natural Game y consacre jusqu’à 10 000 euros par an et joue au moins 4h quotidiennement.

Avant de les laisser, je teste un dernier jeu : Kinect foot sur XBOX 360. Cette fois, plus besoin de manette, le jeu fonctionne grâce à un détecteur de mouvement sophistiqué. « C’est une vraie révolution qui risque de toucher toutes les consoles » estime Cédric. Prévoyez un grand salon puisqu’il faut être à 4 mètres de l’écran et trouvez des voisins compréhensifs…

La suite de notre zoom « addictions »

Lucie Thiery